Taille ou non taille ? That is the question...

Semis, culture, traitements, vos problèmes de culture.

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Chamois

Taille ou non taille ? That is the question...

Messagepar Chamois » 29 mai 2011 13:07

Donc pour éviter de polluer le post à Béa, je réagit ici sur le problème de la taille car c'est un sujet intéressant je trouve et qui peut vite s'étendre.


Personnellement j'ai décidé de ne pas tailler cette année, mais ce n'est pas pour éviter les plaies.
J'ai lu plusieurs témoignages de gens qui citaient que par exemple dans un coin de leur jardin où tous les plans avaient été malades, seul un n'avait pas été touché et c'était justement un plan qu'on avait laissé à l’abandon.

Il n'y aurait qu'un cas ça resterait une anecdote troublante, mais j'ai lu plusieurs fois ce type de témoignage Image.

L'idée qu'il m'est venu par rapport à ça, c'est que ça pourrait être le stress d'une manière générale qui diminue les défenses de la plante, tout comme nous, nous sommes moins résistants aux maladies si nous sommes stressés, anxieux, etc...
Donc la taille est un stress, mais ça n'est pas le seul, contraindre les branches à se plier d'une certaine manière en est un autre aussi (genre planter le plan couché en y coupant les branches du bas), le manque d'alimentation (genre en pot c'est mort), le froid, le manque d'eau, etc...

La taille n'est pour moi qu'un maillon dans la chaine du stress et ce qui est plus difficile à estimer sans expérience sérieuse, c'est qu'est-ce que la tailler représente dans l'échelle du stress. Probablement que la taille d'un gourmand naissant est moins stressante que la taille d'un gourmand de 5mm avec des fleurs ou qu'une grosse branche :?: .
Nous si on nous coupe le bout du doigt ça sera moins stressant que si on se coupe le doigt entier...

Après comme le souligne Béatrice, si on ne taille pas, on rajoute des facteurs propices au développement des champignons (stagnation de l'humidité) donc où est la limite de ce qui est le mieux, difficile à dire...
Ce qu'on peut constater aussi et qui pour moi va dans ce sens, c'est que les semis spontanés sont souvent plus costaux que nos chers bambins en pot, alors pourquoi ?
Sans doute une sélection naturelle des plus costauds, mais aussi no stress... Ils sont direct en la pleine terre donc ils mangent ce qu'ils veulent, ils germent quand ils veulent (je veux dire quand les conditions sont réunies à la fois la lune, l'humidité, la chaleur et peut-être d'autres paramètres moins connus) et personne les embête à les déplacé ou je ne sais quoi.

Encore une fois ce n'est qu'une hypothèse, mais pour l'instant j'ai vu plusieurs signes qui étayent cette hypothèse et encore rien qui montre le contraire.
Si j'avais du terrain c'est clair que j'essaierais quelques trucs pour tenter d'en savoir plus, mais sur un balcon et en pot c'est assez difficile, ne seraient que le coté nourriture qui est sans doute un des facteurs de stress les plus importants si on trouve pas la bonne formule :? .

Si vous avez votre avis la dessus ou des témoignages même s'ils sont contraire, n'hésitez pas.

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Michèle
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Messagepar Michèle » 29 mai 2011 13:39

Intéressant que tu tentes l'expérience. Surtout en pot. Je vais suivre l'évolution.

Je suis pour la taille. Je n'ai pas ici l'espace pour laisser en culture des plants sans taille. De plus, la saison est courte ici. Les fruits en croissance en septembre vont murir. Les fleurs de septembre n'ont pas toujours le temps de produire un fruit qui murira. J'opte donc pour que la sève qui monte soit dirigée aux feuilles de la tige principale et aux bouquet de fleurs/fruits, plutôt qu'éparpillée dans de nombreuses ramifications.
J'ai un climat humide. Je redouterais justement une prolifération de champignons sur des plants à végétation trop abondante.


J'ôte les gourmands dès qu'ils sont visibles, quoique comme tout le monde, il m'arrive d'en laisser passer sans les voir. Je crois que le surplus de racines développées par le fait qu'un plant soit couché compense le stress de voir ses gourmands coupés. Les tiges se dirigent naturellement vers le soleil, du moment qu'un plant est incliné. Je n'y vois pas un stress.

Dans des conditions différentes, essayerais certainement quelques plants sans taille. Pour voir.

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Messagepar Espiets » 29 mai 2011 13:42

voilà plusieurs sujets en 1
la sélection naturelle
l'intervention humaine
la non taille .
A ces sujets , pour moi, il n'y a pas d'un coté la nature, de l'autre l'homme, mais l'homme faisant partie de la nature et de l'équilibre naturel .
Quelle différence y a-t-il entre un oiseau qui dépose une graine et un homme qui en fait autant ...

Laisser faire entièrement la nature me semble interessant à observer mais il faut faire l'expérience jusqu'au bout . Jeter une tomate ou des tomates en fin d'été et attendre, ne pas travailler la terre, ne pas desherber, ne pas éclaircir, ne pas tailler .....
Béatrice
Puissiez vous récolter au centuple ce que vous avez semé .
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cortazar
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Messagepar cortazar » 29 mai 2011 14:50

Personnellement, je ne suis pas assez rigoureux pour me restreindre à une seule façon de faire.
Donc tous les ans, comme je fais 3 pieds par variété de tomates, j'en laisse 2 tranquilles et je taille le 3ème (quand j'y pense), ceci afin d'accélérer la production de fruits.
De même je n'enlève jamais les feuilles situées dessous ou près des fruits. Elles ont l'avantage de protéger ces derniers contre les brulures du soleil et de les nourrir grâce à la photosynthèse.

Il faut dire que j'ai pas mal de place et que le climat ici est loin d'être trop humide, surtout cette année.
En plus de ça, je laisse toujours pousser quelques pieds "sauvages" ici et là dans le jardin.

Côté observation, j'ai en effet remarqué que les plants que je ne taillais pas étaient les moins touchés par les maladies et quand ils l'étaient, ils se remettaient plus vite que les autres.
Les plants "sauvages" eux sont encore plus résistants aux maladies. Et certains particulièrement bien abrités et exposés arrivent même à rattraper le retard de croissance sur les pieds semés, même début février.
Bon il faut dire que l'année 2011 est quand même exceptionnelle en terme de précocité printanière.

En résumé je fais au "feeling", en laissant le plus possible les plantes tranquilles. :morpho:

Mike Lyne

Messagepar Mike Lyne » 29 mai 2011 19:54

le stress : je ne me risquerais pas à faire de l'anthropomorphisme, tout au plus une vague mise en parallèle.

les semis spontanés sont eux aussi soumis à certain stress, non pas causé par l'homme directement, mais par la nature elle-même : froid, chaud, pas assez d'eau... ou trop...

je ne crois pas que l'on puisse élaborer une théorie, un mode opératoire universellement valable.

Il y a bien sûr des directions de culture à suivre, mais comme pour beaucoup de situations, nous ne devons pas oublier de les mettre en relation avec notre environnement propre, voir avec les variétés cultivées, et que sais-je encore.

Espiets a écrit :...pour moi, il n'y a pas d'un coté la nature, de l'autre l'homme, mais l'homme faisant partie de la nature et de l'équilibre naturel .
Quelle différence y a-t-il entre un oiseau qui dépose une graine et un homme qui en fait autant .


je suis tout à fait en accord avec cette vision des choses, de même que je pense que l'homme est partie intégrante de la biodiversité, mais ceci est un autre débat.


Autre chose, nous pouvons observer nos cultures, consigner nos observations, les synthétiser, les analyser, mais quant à en tirer des théories incontournables, je suis dubitative : en effet quelle en serait la validité, dans la mesure où nous faisons de la quasi "micro-culture"...

culture de plants uniques ou peu nombreux, parfois pas reconduits l'année suivante.

Un axiome qui se tient devrait faire l'objet d'un protocole établi et suivi précisément et répété...


Concernant précisément la taille ou la non-taille : je comprends les raisons invoquées pour l'une ou l'autre de ces principes.
Mais entre ces principes et les tomates : il y a mon environnement et...moi :mrgreen:

Mon environnement c'est plutôt tendance humide
Moi c'est... ben c'est moi...

Jusqu'à présent, j'ai taillé le plus tard possible, flemmingite oblige, mais finalement j'ai rafraîchi les plants en fin de saison car l'humidité était oppressante et il y avait eu plusieurs alertes mildiou.

Juste 2 plants de "cerises" en serre et Petit Moineau dehors que j'ai laissés tels quels qui n'ont jamais été malades et m'ont produit abondamment jusque fin octobre.

Mais puis-je pour autant imputer cela à la pratique, plutôt qu'à la variété elle-même.

Au final, j'ai décidé cette année de m'attacher posément à tailler (chu déjà à la bourre)
car j'ai planté mes tomates à 50 ~ 60 cm d'espacement pour en mettre plus.


Cela dit, je suis toujours amateur d'expériences :mrgreen:

Chamois

Messagepar Chamois » 30 mai 2011 00:01

Je suis d'accord que pour mettre en évidence un tel phénomène ça ne serait pas évident du tout, quand je dis que je ferais des expériences si j'avais du terrain, ça serait des tests pour voir mais possible qu'au bon d'un moment je laisserais tomber parce que je me rendrais compte que ça mène à rien...
Là j’essaie cette année pour voir mais déjà du fait que les plans soient en pots je ne m'attends pas forcément à des résultats très probants, en plus j'ai peu d'échantillons.

Surtout que moi ce qui m'intéresserait le plus ça serait effectivement de savoir si la taille a un impact sur la résistance de la plante, mais aussi et peut-être surtout d'en estimer l'impact d'une manière quantitative.
Le but n'étant pas forcément de ne pas tailler du tout, mais de savoir en fonction du type de taille si c'est un acte bénin pour la plante ou au contraire un stress important.

Je sais la c'est quasi impossible à notre échelle de producteur amateur, mais c'est pour ça que c'est intéressant d'en parler pour partager nos éventuelles expériences, ressentis...

Certaines expériences ont montrées, qu'au moins certaines plantes sont sensibles à des stress "physiques" (sécrétion de substance lorsqu'on frappe un arbre, etc...), donc de là à penser que cette sensibilité a un impact sur la santé, certes ça ressemble à un raccourcis, mais un raccourcis possible que l'on est tenté de corréler avec certains témoignages.
Et puis, certes le végétal n'a pas besoin de la même chose que l'animal, mais ça reste du vivant quand même et certains besoins sont communs, une plante tout comme un animal a besoin de nourriture et d'eau, de même que si une plante ou un animal a des carences il sera plus faible fasse à la maladie.
Donc si la notion de stress existe sur les plantes, je ne vois pas pourquoi ça n'aurait pas d'impact sur leur santé comme c'est le cas au saint du règne animal (c'est mon idée mais je le conçoit pas une preuve).

Alors maintenant toujours en partant de cette hypothèse, la sensibilité de chaque plante, chaque variété serait forcément différentes de l'une à l'autre et là ça se complique encore plus... :lol:.
Voilà, c'était mon 1/4h philosophie du soir :D .

J'ai été faire un tour sur le net et j'ai trouvé ça de très intéressant, sur un forum scientifique (ça ne veut pas dire que c'est forcément vrai... mais...) :
"Il y a pas mal d'expériences qui ont montrer que les plantes subissent un stress lors de la coupe des feuilles ou des branches, ce stress a été enregistré par des capteurs électriques. Une expérience à même montrer que la plante pouvais anticiper un prochain stress en reconnaissant la personne qui le lui avait fait subir la première fois, ne réagissant pas à une personne inconnue qui entre dans la pièce."

Quand j'aurais le temps je continuerai mes recherches.

reddroopy

Messagepar reddroopy » 30 mai 2011 09:59

Chamois a écrit :J'ai été faire un tour sur le net et j'ai trouvé ça de très intéressant, sur un forum scientifique (ça ne veut pas dire que c'est forcément vrai... mais...) :
"Il y a pas mal d'expériences qui ont montrer que les plantes subissent un stress lors de la coupe des feuilles ou des branches, ce stress a été enregistré par des capteurs électriques. Une expérience à même montrer que la plante pouvais anticiper un prochain stress en reconnaissant la personne qui le lui avait fait subir la première fois, ne réagissant pas à une personne inconnue qui entre dans la pièce."



T'imagines, devoir mettre un masque pour entrer dans la serre la prochaine fois qu'on devra tailler !

Ls voisins vont appeler le 15 :mrgreen:

Mike Lyne

Messagepar Mike Lyne » 30 mai 2011 10:05

:mdrrr: Ludo



Chamois : j'avais bien compris le sens d eta démarche, hein :wink: :mrgreen:

Chamois

Messagepar Chamois » 30 mai 2011 23:12

Ça c'est une super idée Ludo :mrgreen: .
Le problème c'est que si je fais ça sur mon balcon, ça risque de jazer dans le quartier... T'imagines, un mec avec un sécateur à la main et une cagoule sur la tête... :mdrrr:
C'est des coups à se retrouver avec une camisole cette histoire... et si je dis que c'était pour ne pas faire peur à mes tomates, là c'est 5 ans d'office et double dose de cachetons :lol:.

Ceci dit, je vais quand même continuer mon enquête Image.

Chamois

Messagepar Chamois » 02 juin 2011 10:39

J'ai trouvé 2 pages qui parlent de la sensibilité des plantes, et je vous recommande vivement la 2ème qui va encore bien plus loin que ce que je supposais, avec cette fois plusieurs expériences décrites.
Il faut peut-être se méfier des mots employés, mais les expériences elles sont très intéressantes et troublantes.

En tout cas moi ça me pose de sérieuses questions sur les miennes aux développement que j'ai beaucoup de mal à saisir... :? mais c'est passionnant :D .

http://www.ikonet.com/fr/blogue/biologie/de-la-sensibilite-des-plantes/


Attention, âmes sensibles s'abstenir... :D
http://bricolerjardiner.wordpress.com/2010/05/21/le-mystere-de-la-vie-affective-des-plantes/

Et celui-ci aussi qui est appelé à la fin de la 2ème page (au cas où vous n'iriez pas jusqu'au bout :roll: ).
http://bricolerjardiner.wordpress.com/2010/07/16/oui-les-plantes-pensent-et-ont-une-memoire/


Tout ça me ramène immanquablement à l'EXCELLENT livre de Jérémy Nardy "Le serpent cosmique"...


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