Messagepar Chriscal » 13 nov. 2010 18:10
L’eau
L’eau c’est la vie, point ; je pourrais m’arrêter là.
Mais non, l’eau, en tant que solvant quasi universel, est le support de base de l’hydroculture et c’est bien là que peut se situer le problème.
Ce liquide magique, lorsqu’il nous est livré via un robinet, a été, pour toute une série de raisons, traité de différentes façons.
Le résultat est une eau souvent dure (c’est-à-dire fortement chargée en calcium et en magnésium), chlorée et dont le PH ne correspond pas aux besoins des plantes.
Il faudra donc veiller à apporter les corrections nécessaires afin d’employer une eau la plus proche possible de la pureté, quitte à, en dernier recours, utiliser un système de filtration par osmose inverse.
La stabilisation du PH est indispensable et peut s’avérer être une quête de l’inaccessible, entre-autres lorsque l’eau est très dure…
Lorsque l’on cultive en terre, c’est ce précieux substrat qui compense les déficiences de l’eau. En hydroculture, les substrats utilisés n’ont aucun pouvoir régulateur, c’est donc à l’humain de prendre en charge ces différents facteurs.
Les nutriments
Voilà encore un vaste sujet que je ne ferai que survoler, d’abord parce qu’il est trop complexe pour ma petite tête, ensuite et surtout parce que personne ne maîtrise vraiment ce sujet et enfin parce que les besoins vont varier en fonction de l’espèce et même du cultivar.
Il n’empêche quand même que certaines notions sont bonnes à savoir, par exemple qu’au-delà des proportions N/P/K, nos pim’s chéris ont des besoins spécifiques en calcium, bore, cobalt, cuivre, fer, etc.
Il vous faut vous méfier du marketing autour des produits que l’on trouve en Growshop, n’oubliez jamais que l’hydroculture pratiquée par des privés est, dans la très grande majorité des cas, destinée au Cannabis ! Ce qui signifie que pas mal de produits sur le marché sont en fait destinés spécifiquement au Cannabis et à rien d’autre !
Autre différence notoire avec la culture en terre, c’est qu’en hydro, on va systématiquement changer de composition de « soupe » (mélange d’eau et de nutriments) selon qu’on se trouve en phase croissance ou en phase floraison/fructification.
Et c’est probablement ici que se trouvent les concepts les plus difficiles à admettre, parce que, poussés à l’extrême, les raisonnements qui y mènent renient toute valeur à la notion de terroir !
Les racines absorbent la solution nutritive par osmose, ce qui nourrit la plante, ce sont des ions.
La réalité scientifique que sous-tend la phrase ci-dessus, même si je reconnais son côté trop réducteur, cette réalité scientifique, dis-je, est indiscutable.
L’osmose, en gros, c’est la capacité qu’a l’eau de traverser des membranes semi-perméables jusqu’à ce que les solutions de part et d’autre de la membrane présentent la même concentration.
Autrement dit, si le contenu des racines est moins chargé en ions que le liquide extérieur, les racines absorbent.
Dit encore autrement, si la plante est en manque de nutriments et que ces nutriments se trouvent à l’extérieur, les racines absorbent.
Donc, par effet inverse, lorsque la plante est chargée de résidus de croissance et de photosynthèse, les racines rejettent ces résidus qu’il faut alors éliminer ou recycler.
En terre, des micro-organismes se chargent de tout cela, en hydro, le seul moyen est de remplacer la soupe tous les quinze jours !
Sauf, sauf si on travaille en bioponie, dans ce cas, les nutriments sont organiques et bio, de plus on ajoute dans l’eau des micro-organismes équivalents à ceux que l’on trouve en terre et on ne jette plus la soupe…