Bonjour à tous.
Un petit bonjour après une si longue absence.
L'horizon s'éclaircit peu à peu et va me permettre de libérer un peu de temps à nouveau.
Pour me faire pardonner mon absence, quelques lignes sur les plantes sacrées des Amérindiens.
Bonne lecture et à bientôt
plume d'aigle blanc
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Quand les Esprits s’incarnèrent sur Terre, les propriétés des plantes s’activèrent , les formes végétales se modelèrent, et pour permetre l’évolution de leurs facultés, les humains utilisèrent les végétaux en place, car leurs composantes et leurs couleurs étaient en harmonie avec eux. Cela s’est passé au temps où les humains savaient encore écouter et voir la Nature.
Au cours des civilisations les humains ont longtemps entretenu avec le monde végétal des relations étroites, teintées de respect, car ils savaient que leur survie en dépendait.
Depuis les temps anciens, les hommes chargés de la Médecine connaissaient quand, comment et où cueillir les plantes, les « simples » et avaient la connaissance des vertus curatives ou de la toxicité de ces plantes.
De nos jours les médicaments sont issus des végétaux mais les molécules sont reconstituées chimiquement la plupart du temps. Et nombre de laboratoires pharmaceutiques envoient des émissaires en Amérique du Sud pour récupérer le savoir des vieux Medecine Men, savoir qu’ils s’approprient bien évidemment ensuite.
Chez les Lakota, comme chez beaucoup d’autres peuples il existe des herbes sacrées, qui sont au nombre de 4 : le tabac, le foin d’odeur, la sauge et le « cèdre ». Mais d’autres plantes entrent aussi dans certaines cérémonies.
Le tabac introduit en Europe par Jean Nicot, sous le règne de François III, entre 1559 et 1560. La feuille du tabac, fraîche ou réhumidifiée employée en cataplasme, soulage les contusions, désinfecte et permet une cicatrisation rapide. Le tabac est la plante par excellence pour fumer la pipe, remercier le Créateur et l’esprit de l’arbre ou de l’animal lorsqu’on va l’abattre. Le tabac est aussi une offrande offerte aux 4 directions, et pas uniquement un poison dont certains abusent de nos jours.
Le foin d’odeur (hierochloe odorata)
Graminacée du genre des flouves, qui contient de la coumarine, d’où son odeur caractéristique. S’utilise en compresses contre les rhumatismes et la sciatique, et stimule la circulation.
Lors des cérémonies on utilise le foin d’odeur tressé que l’on fait brûler puis on l’éteint et les braises dégagent de la fumée qui attirent les esprits qui sont invités à participer aux cérémonies.
Traditionnellement on prend les tiges de foin d’odeur et on confectionne une tresse à 4 brins car le 4 est un chiffre important chez les Amérindiens (les 4 directions, les 4 couleurs de peau, les 4 vents, etc…) C’est une excellente plante pour faciliter le rêve, associé au son du tambour, il facilite les visions.
La sauge blanche (salvia apiana)
Il existe plusieurs centaines de sauges différentes mais la plus traditionnelle est la sauge blanche. Elle est utilisée pour les fumigations, et sa fumée éloigne les esprits négatifs. De nos jours les Amérindiens vivent comme les blancs dans des maisons carrées, mais brulent de la sauge dans les coins car ce sont dans les angles aigus que se nichent les mauvais esprits. De cette façon ils rendent les maisons rondes comme les tipis d’antan.
On utilisait aussi la sauge pour aider les femmes pendant leurs « lunes ».
La Salvia officinalis est tout indiquée pour l’asthme, l’asthénie, la dépression, la désinfection, le diabète. Son essence contient toutefois une substance toxique comme l’absinthe, et est donc déconseillée aux tempéraments sanguins. Il ne faut pas employer la sauge à trop long terme.
Le « cèdre »
Selon les nations ce que les Amérindiens appellent le cedar est en fait aux Etats Unis le juniperus scopulorum et au Canada le thuya qui est appelé Cèdre, d’où la confusion des espèces. C’est un résineux qui nettoie les énergies dégagées par les êtres vivants. Il est un peu moins utilisé que les 3 premières plantes sacrées.
Quand on le met dans le feu il crépite pour avertir les esprits qu’ils vont être invités à la cérémonie.
Personnellement j’utilise ces 4 herbes ensemble la plupart du temps car elles ont des interactions, et ont chacune leur rôle.
Les autres plantes :
Le saule blanc : ses branches sont utilisées sont construire les sweat lodge ou huttes à sudation. Les branches sont au nombre de 16. L’écorce est riche en acide acétylsalicylique, c’est à dire le composé de l’aspirine. L’écorce de bouleau a les mêmes propriétés que l’aspirine de synthèse mais sans ses inconvénients. Ce qui donne au saule blanc des propriétés sédatives, anesthésiques, anti-rhumatismales, antispasmodiques. On utilise l’écorce, les feuilles, les chatons.
La menthe
Les espèces de menthe sont innombrables et il existe de très nombreux hydrides qui naissent du croissement spontané des espèces.
Le menthol contenu dans la menthe est un très bon stimulant de l’estomac, un antiseptique et un analgésique. Mais comme analgésique il est à employer avec précautions.
Le cornouiller sanguin (cornus sanguinea)
On utilise l’aubier de cet arbuste, râpé et mélangé moitié-moitié avec le tabac pour composer le Kinnikinnik qui est fumé dans les cérémonies de la Pipe. L’écorce rouge de l’arbre est enlevée avant de prélever l’aubier.
Kinnikinnik signifie « mélange qui permet de renaître ». Le mot vient de Kinni qui veut dire revivre et kinnikiya qui signifie « provoquer la nouvelle vie ».
Le frêne blanc
C’est l’arbre qui sert à confectionner les tuyaux pour les pipes.
On peut utiliser les petites feuilles fraîches, légèrement collantes en tisane. Elles sont régénérantes et diurétiques.
Le bouleau
L’écorce de bouleau a toujours servi aux amérindiens du Canada pour allumer le feu en pleine forêt et au beau milieu de l’hiver, car elle s’enflamme très bien.
Dans certaines nations on buvait la sève comme tonique après l’hiver, pour d’autres c’était un remède contre le rhume. Les feuilles servaient à soigner les insuffisances urinaires les rhumatismes, la goutte et les infection urinaires. L’écorce soignait les légères fièvres. Rincer les cheveux à l’eau de feuilles de bouleau aidait à lutter contre les pellicules ou la chute des cheveux.
L’écorce servait pour protéger les plaies car elle est antiseptique.
Chez les peuples Alquonquiens, de chasseurs qui vivaient dans les forêts du Nord, l’écorce tressée et enduite de résine et de graisse d’ours pour les imperméabiliser servait de marmite pour transporter et faire chauffer l’eau et les aliments.