La structure de béton émerge de la montagne, à près de 150 mètres en surplomb de la mer. Sa silhouette triangulaire se détache du manteau neigeux dans une lumière crépusculaire qui, en cette saison, dure tout le jour. Sur son flanc, une double porte métallique surmontée d’une grille de ventilation dissipe l’étrangeté du monument. Ce n’est pas une œuvre d’art posée par un architecte brutaliste un peufou au cœur des paysages escarpés de l’île de Spitzberg, dans l’archipel arctique du Svalbard : c’est l’entrée de quelque caverne, d’une galerie dissimulée sous la montagne. Ici, au-delà du cercle polaire, le gouvernement norvégien a creusé, sous des centaines de mètres de roche et de glace, la « chambre forte mondiale des semences » (Global Seed Vault, en anglais). Tout ce qui reste de dix mille ans d’agriculture est supposé être là, protégé par la solitude et le froid.
→ Lire l'article entier Au Svalbard, dans la Chambre-forte des semences