Bonsoir.
Voici un schéma de l'évolution de la pomme de terre.
La pomme de terre que nous connaissons est S. tuberosum subsp. tuberosum. L'espèce forme seulement quelques dizaines de variétés et provient de S. tuberosum subsp. andigena adaptées aux jours longs dans le sud du Chili, et plus particulièrement dans les îles Chiloé. Seules quelques unes nous sont parvenues jusqu'en Europe et forment désormais l'écrasante majorité de la production mondiale. Les autres sont, pour la plupart, toujours endémiques des Andes.
Ce schéma dégage l'essentiel. En effet, les hybridations spontanées sont courantes, en particulier avec les diploïdes ( 2x ). Il a aussi été démontré que l'ADN cytoplasmique de S. tuberosum subsp. tuberosum, transféré "de mère en fille" était d'un type qui n'existe pas chez S. tuberosum subsp. andigena. Il provient d'une espèce sauvage, diploïde, poussant au Chili et en Argentine : S. tarijense alias S. berthaultii.
Certains d'entre nous possédons également des variétés de S. phureja. Andean Sunrise, Mayan Gold etc... ainsi que la plupart des diploïdes de Tom Wagner nous sont totalement inédites.
S. juzepczukii et S. curtilobum sont couramment appelées papas amargas, c'est à dire pommes de terre amères et poussent aux altitudes les plus élevées. Elles doivent être préparées sous forme de chuño pour être consommables. Cela consiste en une succession de nuits à températures négatives et de foulage au pied formant une petite boule sèche que l'on peut conserver ainsi des années. Elle est consommée comme du pain ou en soupes et est un aliment de base des peuples andins. Elles possèdent également, avec S. ajanhuiri, une certaine résistance au gel provenant des espèces sauvages de haute altitude S. megistacrolobum et S. acaule.